Avec la conception d’une œuvre en milieu public, il s’agit d’exprimer l’identité d’un lieu, de révéler la personnalité de son espace.
On pourrait ainsi résumer deux approches principales de la conception d’une œuvre en milieu public : Arriver sur le site, ou en partir…
Arriver, c’est venir sur le site en ayant d’ores et déjà dans son sac, en l'occurrence dans son atelier — en magasin si l’on préfère, les formules conceptuelles et le langage plastique qui seront appliqués : système graphique, attitude, ou système, que l’artiste s’est approprié et dont il a fait sa marque personnelle.
Avec cette façon de faire, la création, ou le renforcement d’une identité propre au lieu qui est proposé à l’artiste, devient improbable puisque la marque déposée par l’artiste peut l’être aussi bien dans n’importe quel autre site, à l’instart de la décoration internationale, de l’architecture internationale, des annonces publicitaires internationales…
L’autre pratique — partir du site — consiste avant tout à questionner celui-ci. Le choix du mode d’expression, des techniques, du style… vient après un questionnement du même ordre que celui que Louis Kahn appliquait aux éléments de son architecture : what does it want to be… — que veut-il être ? La conception du projet reposera sur les données spécifiques du lieu, la recherche de sa sonorité pourrait-on avancer.
La géographie, la géologie, l’astrophysique, la poésie, l’histoire, les domaines qui peuvent être appelés pour point de départ sont innombrables, mais ce sera toujours avec pour finalité la construction d’une individualité spatiale.
Ici, la personnalité qui compte n’est pas celle de l’artiste, mais celle conférée au lieu.